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Intervista media

Nassim Djaou

Entretien du 17 janvier 2024

Considérez-vous que Stellantis est une entreprise également franco-italienne ou pensez-vous que l’un de ces Etats a plus de pouvoir de négociation ?

"Dans l’esprit de la population, l’Italie s’est faite en quelque sorte spoliée et aurait perdu son leadership dans un secteur qui pour cette nation était un fleuron. Souvent j’ai pu entendre des Italiens, notamment à Milan, me signifier à quel point Fiat par exemple était devenu une entreprise sous giron français. En France, peu de gens pensent que ce groupe est dirigé par la France, mais plutôt par les USA. On peut peut-être y voir une différence de perceptions par des prismes nationaux et culturels. Le Français pensant être subordonné aux Etats-Unis, et l’italien pensant être subordonné à la France. C’est une histoire de perception. Dans la réalité d’une entreprise de cette dimension, il y a un processus décisionnel et une répartition du poids de chacun par des parts, et surtout par le poids financier qui induis un poids décisionnel. En réalité c’est le poids des marques qui donne la puissance de cette fusion tripartite et la puissance de chacun dans cette fusion. Le poids industriel et financier n’est pas italien, comme peut le rappeler Bernard Jullien, expert en industrie automobile".

Compte tenu de la participation du gouvernement français dans Stellantis, comment considérez-vous le comportement de l’État français à l’égard de l’entreprise ? Pensez-vous qu’il a facilité son développement ?

"La participation du gouvernement français dans Stellantis peut avoir des avantages et des inconvénients. L'État peut jouer un rôle positif en facilitant le développement, mais cela peut également susciter des préoccupations quant à l'ingérence politique dans les décisions de l'entreprise. La France a tout de même une tradition dans l’actionnariat dans ses fleurons. Auparavant elle était actionnaire chez PSA. Elle a choisi de prendre 6% dans Stellantis quand l’Italie ne souhaite pas le faire. Mais la France n’a pas la main mise sur un groupe privé, la démonstration est le bras de fer qui oppose Stellantis et l’Etat français quand Stellantis veut augmenter la production en Italie. Si la France prend des parts, c’est qu’elle veut s’assurer un tissu industriel sur le territoire. La relocalisation de certaines productions est refusée par Stellantis, signe que la France n’a pas ce pouvoir d’influence que l’on croirait sur le groupe. C’est un mythe. Une grande part de politique entre en jeu".

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