
Nassim Djaou
Entretien du 17 janvier 2024
Compte tenu de la participation du gouvernement français dans Stellantis, comment considérez-vous le comportement de l’État français à l’égard de l’entreprise ? Pensez-vous qu’il a facilité son développement ?
"L’intervention de l’État français dans le capital de PSA, qui fait désormais partie de Stellantis, a été un facteur clé dans le soutien du groupe face aux défis économiques suite à la crise financière de 2008-2009. Cette action a non seulement permis de stabiliser la situation financière de l’entreprise mais a aussi contribué à faciliter son développement ultérieur, notamment en offrant une assurance contre les risques économiques. Depuis la fusion entre PSA et FCA formant Stellantis, le maintien de la participation de l’État est stratégique, visant à préserver des intérêts économiques essentiels, ainsi qu’à exercer une influence constructive dans les décisions stratégiques de l’entreprise, favorisant ainsi sa croissance et son adaptation aux enjeux contemporains".
En 2023, Stellantis était le leader du marché automobile en France. D’après votre expérience au sein de l’entreprise, quels sont les principaux défis à venir en France ?
"Les défis futurs pour Stellantis en France se concentrent principalement autour de la régulation sectorielle et de l’adaptation aux évolutions technologiques. Il est crucial d’avoir un cadre réglementaire clair et prévisible, notamment en ce qui concerne la transition vers des motorisations plus durables comme l’électrique et l’hydrogène. Bien que Stellantis soit actuellement le leader du marché français, l’incertitude réglementaire et les évolutions rapides des technologies représentent des défis majeurs. L’entreprise doit continuellement s’adapter pour rester compétitive, notamment en matière d’innovation et de réponse aux nouvelles normes environnementales. Cela nécessitera des investissements conséquents en recherche et développement ainsi qu’une flexibilité stratégique pour répondre efficacement aux besoins changeants du marché".